NOTES
A condition de ne pas prendre le mot « cracher » au pied de la lettre, l'événement désigné est la visite rendue, après la restauration, par le duc d'York, futur Jacques II, à Milton. Dans la Revue britannique (tome VI, troisième série, 1835, son récit précède immédiatement le mot du duc d'York au roi, Charles II, qui est cité en I, 1, 4 - voir la note à « pendre Milton ». Le voici complet:
« [...] le duc d'York, qui devait être un jour Jacques II, voulut rendre visite au vieux poète indigent et aveugle. C'était là une fantaisie de tyran, le caprice d'une ame mauvaise. Le duc d'York trouva Milton seul et abandonné; il s'assit près du poète dans sa pauvre chambre délabrée: il causa quelque tems avec le vieil aveugle; il ne réfléchit pas que cette visite d'un prince et d'un adversaire politique était une injure inutile et sanglante faite au partisan de Cromwell, au puritain tombé dans la misère. Il blessait au cœur et sans remords l'ami de la république, dont toutes les espérances étaient trompées. Milton, instruit par la longue expérience du malheur, le reçut avec simplicité, politesse et dignité. Mais cette conversation avec l'homme de génie ne toucha point l'ame barbare du duc d'York. Le lendemain, se trouvant à la cour, il dit au roi son frère: " Eh quoi ! vous laissez vivre ce vieux scélérat de Milton ? — Il est assez puni (répondit Charles II , homme indolent et voluptueux chez lequel toute sensibilité n'était pas émoussée), il est pauvre, vieux et aveugle." »